Sunday, February 8, 2015
UNDER SPEED
Arriver à l'heure est une chose. Que moi j'arrive à l'heure en est une autre. Dans l'art de la procrastination, je suis passée maître Jedi. Meryem ou l'art d'arriver en retard. JE TE LE JURE, JE FAIS DES EFFORTS. Voilà c'est dit! Je ne sais pas y faire avec les montres, le temps, les utlimatums. Ce problème peut sembler contraignant et il l'est. Mais crois moi, il peut te faire bien plus ch*er que ça. Maman j'ai raté l'avion. Je sais qu'on en a tous rêver. Prononcer cette phrase au moins une fois dans sa vie dans un rapport masochiste avec son moi interne. Voilà ce que j'ai à dire pour ma défense... J'ai pris le dernier bus pour aller à Beauvais, le dernier pour ne pas être en retard. Avec du recul je commence à croire que lui ne l'entendait pas de cette oreille. Lui, il a pris son temps.15 minutes de plus ou de moins dans une vie, ou mbe3d? Lui et son équipe technique. Car dans cette aventure hasardeuse, je ne suis pas seule. Accompagnée du chauffeur flemmard, des 2 controleurs dont l'utilité reste à ce jour floue et des 2 machines censées prendre ta carte bleue contre un ticket de bus mais qui par le plus GRAND des hasards ne marchent pas, tout en te devoilant le mirage de l'espoir, quand ça leur chante. Ce joyeux équipage et moi même nous nous hissons vers les noirs nuages de la détresse. Sans ca$h, j'était totalement perdue. Sans cette touriste hongroise d'une incroyable générosité, le soleil marocain restait un tableau abstrait niché dans les abisses de mon coeur torturé. Mais même là, Fes me narguait. Elle avait décidé de se venger. Moi qui lui tournait le dos pendant tout ce temps. Ni ses ruelles étroites, ni ses cornes de gazelles trop sucrées ni même son swab légendaire ne m'avaient eu. Si la volonté me manquait, la resignation m'y trainerai. De gré ou de force, elle me voulait et elle m'a eu. C'est comme ça que je me suis retrouvée à Fes au lieu de Rabat. Je dois l'avouer, Rabat, Fes, Marrakech, Saidia, Dakhla... j'aurai été comblée. Tagine aux petits pois/Atay bn3na3/une nuit de sommeil et me voilà dans un train marocain qui garde fière allure malgré le temps qui passe, un peu comme la quarantenaire qui bosse au secretariat de ton école, plus fraîche que toi malgré ta Bb Cream mal étalée. Natija: 4 heures d'attentes en plus avant de retrouver les bras bienveillants de ton lit/père/mère/soeur/chat et l'occasion de (re)prendre conscience de l'identité marocaine quand dans un meme wagon de seconde classe il y'a le gars en Quechua qui apprend l'anglais dans un manuel scolaire, la femme et ses deux gosses et son sachet de zeri3a ke7la, la geek de 14 ans et toi... J'espère que je t'ai pas mis en retard.
Thursday, February 5, 2015
Je prend ma plus belle plume en me callant confortablement dans mon siège Ryanair légèrement bancal. Je rentre au bled. Après 4 mois de vie parisienne serai-je devenue une zmag? Que nenni. La rbati/fassi/oujdiya avant tout marocaine que je suis n'a qu'une hâte : toucher le sol de son pays. Mais pour l'instant je suis coincée entre le ciel, la terre et la mer dans un avion qui ressemble plus à un car volant d'après ma mère qu'à autre chose. Parenthèse faite, passons aux choses sérieuses mon cher Frank. Il y'a bien plus de chances que tu sois Ahmed, Farid ou Asmae que Frank mais je veux faire genre je connais la France et ses prénoms. Cette même France qui m'a fait peur, m'a deçue, m'a manqué de respect dans mon humanité puis m'a timidement redonner espoir. Une déferlente de statuts dans mon acceuil Facebook. Tout le monde est Charlie. Qui est ce? Pourquoi tout le monde veut être lui ? Ahhhh c'est les 3 ptits fous cagoulés avec leurs bazoukas. 17 victimes. Des artistes tués. La France se reveille. Elle cherche un coupable dans cette obscure pénombre, walabouda faut un coupable. C'est triste. Triste que des fous puissent tuer impunément, cest dommage aussi qu'ils aient disparus aussi vite qu'ils étaient apparus, qu'on ne puisse pas comprendre les RAISONS... Moi ce que je vois c'est une occasion politique en or de simuler l'union en désignant des coupables, abonnés au bonnet d'âne. La quiétude parisienne a été troublée, tout le monde n'est peut être pas Charlie et ne le sera certainement jamais mais tout le monde cogite. Les débats fusent. Des actes antimuslmans éclatent ça et là. Le coran est en rupture de stock. Dans ce branle-bas de combat, serai-ce un pas vers le colonisé qui devint entre temps citoyen? Un pas vers sa culture ? Ses traditions ? Sa religion ? Sa mentalité ? Vers son humanité ? Dire qu'on aurai pu tous être posés peper autour d'un bered d'atay. Jdis ça comme ça...
Bikini? Burqa? Bikiqa? Burqini?
Pourquoi choisir entre Bikini et Burqa? Voile intégral ou dévoilement total? Le choix s'avère décoiffant. Tandis que tout les opposent derrière la mer Méditerranée, ici elles ne semblent pas se gêner. Les variantes recomposent l'arc en ciel vestimentaire, de la burqa au bikini en passant par le voile et le jean slim. Pourquoi ne pas se rendre à l'évidence de cette coexistence pacifique? De cet enrichissement mutuel? Tu les croyaient ennemies? Tu les decouvrent alliées de choix. A l'image de mon pays et de sa culture, elles sont contrastées, aux pôles diamétralement opposés, ultimement fortes, elles sont Femme.
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