Ces dernières semaines, une avalanche d’articles sillonnent le
web national avec un message commun : « Moroccophobia », en
d’autre termes, la phobie de vivre a tout jamais au bled. Les variantes
existent, Egyptophobia, Tunisiphobia, Maghrebophobia ….Fermez les yeux et
laissez votre imagination courir loin loin, loiiiiinnnn... Vous y etes ! Le
cœur serré face à ces tribunes où de jeunes marocains déclarent haut et fort
leur détermination à quitter leur pays, défendant leur choix publiquement et portant
haut et fort leur fierté au niveau national, mon cerveau turbine à toute
allure. Vivre à l'étranger, cette mode qui n’en est pas vraiment une. Ce n'est
en rien cela qui me contraint le coeur. A contrario, ce passage à la parole
libre m’émoustille et me plait mais le raisonnement mis en avant pour justifier
le choix de l’exil me laisse perplexe. La liste d'arguments pro exil est longue
et non exhaustive. Elle varie légèrement d'une personne à l'autre mais touche
généralement les mêmes thématiques: tout d'abord la sécurité; le sentiment
d'insécurité règne dans les rues et les dires de ces jeunes, puis la liberté
vestimentaire particulièrement féminine mais aussi la liberté individuelle de
chacun, la sexualité, l'islam, la délinquance, le chômage, le poids de la société
et sa pression sociale, l'hypocrisie, la médisance, le tberguig national... Enfin
bref ! Face à cette liste (incomplète), il y a de quoi se tirer à toute
vitesse, en douce ou en radeau de sauvetage peu importe. Pourtant face à cette
jeunesse troublée et contrariée, le message suivant est a médité : Primo,
cette jeunesse libre est en position de force rassemblant les rares privilégiés
ayant assez de moyen pour s'expatrier, pour ainsi dires les cartes
(séjours ?) sont entre ses mains. Secondo, ce n’est ni la première
génération ni la dernière à vivre ce malaise, ce trouble dénommé
que d’innombrables générations de Cheb n’ont cesser de dénoncer albums après albums, mais aussi de poètes et d’écrivains. Tercio, si elle renonce devant la première difficulté qui se présage dans ce challenge qui nous nargue tous, ce doit être de la lâcheté. Imaginez un instant, un monde où cette attitude devenait un consensus, pour ainsi dire une norme que la fuite de nos cerveaux. Notre jeune pays courrai à sa perte.
que d’innombrables générations de Cheb n’ont cesser de dénoncer albums après albums, mais aussi de poètes et d’écrivains. Tercio, si elle renonce devant la première difficulté qui se présage dans ce challenge qui nous nargue tous, ce doit être de la lâcheté. Imaginez un instant, un monde où cette attitude devenait un consensus, pour ainsi dire une norme que la fuite de nos cerveaux. Notre jeune pays courrai à sa perte.
La chance de pouvoir parcourir librement le monde en sachant que
tôt ou tard les bras de notre pays (et surtout ses frontières) serons
ouvert(e)s prêt(e)s à nous accueillir, est devenue chose acquise. Ceci est loin
d’être le cas partout, la Syrie, la Palestine, l’Iran et j’en passe sans
compter les millions d’immigrés clandestins rêvent de cela. Mais le plus improbable
dans cette attitude de rejet est son impartialité ainsi que son manque
d’objectivité. Citoyens du 21 e siècle nous sommes dans l’ère de la flexibilité
maximale, de la liberté de mouvement et de communication, dans l’échange de
savoirs et de connaissance, dans la porosité la plus totale. Pourquoi jeunesse,
se contraindre à une pensée unique, à un tracé régulateur contraignant et
défaitiste ? Pourquoi faire ce genre de déclaration publique lorsqu’on te
passe le micro au lieu de pointer les choses à faire, à lister les
potentialités et les causes engageantes d’aujourd’hui et de demain ? Pourquoi appeler à la de distance, à la
desistance et à la renonciation au lieu d’appeler à la persistance et à
l’abnégation ? Pourquoi choisir cette pensée expéditive et ostracisante ?
Ce débat je lai eu maintes et maintes fois, avec des personnes
aux personnalités variées issus d’horizons différents. Un point commun soude
l’ensemble, c’est la peur qu’ils ont pour leurs futurs enfants. Mais le Maroc
de demain n'est pas encore là (ni vos enfants d’ailleurs), c’est un Maroc à
construire, à faire grandir. Une chose est sure, il le fera avec ou sans nous.
Je ne sais pas ou je vivrai demain ni quel sera mon métier et fort heureusement
cela fait partie de la trépidante vie terrestre faites de hasards et de
détours. Mais une chose est sûre jamais je ne pense mon destin dissocié de mon
pays, de mes racines et de ma fierté d'être marocaine. Peut être que je finirai
loin, loinnn, très loinnn sur une ile du Pacifique mais je ne l’aurai pas fait
par peur de vivre dans mon pays. Le destin pas l’exil. Ce message je ne
l'adresse pas seulement aux marocains et marocaines mais à tous les jeunes
particulièrement les jeunes des pays du Sud obnubilés par les pays du Nord,
l’argent et la démocratie. Je les invite si ils en ont les moyens à prendre un
billet d'avion pour la destination la plus éloignée possible pour découvrir de
nouvelles choses et ouvrir leur horizons ; de sortir des sentiers battus sans
agence de voyage juste eux et le monde et leur backpack pour l’essentiel. Chercher
l’altérité pour mieux renouer avec l'essentiel. Le voyage forme la jeunesse
disait un sage et la jeunesse formera notre pays.
Notre pays est un jeune pays, actuellement il fait sa crise d'adolescence.
Il a eu la chanceuse mésaventure d'être élevé pendant quelques
années par une mère étrangère, une belle Marianne d'origine française puis elle
a fuis dans des circonstances mystérieuses. Entre les bras de ses parents
géniteurs troublés et accablés, il a du faire face à l’incompréhension et
parfois à la critique mais a reçu leur amour constant. Aujourd'hui c'est un adolescent
en crise, qui se cherche en quête de réponses et de repères. Mais dans cette quête
il a réussi à rassembler quelques pièces du puzzle. Pour lui c'est sur !
Il n'est ni un barbu extrémiste à la sauce Moyen orientale, ni un européen débridé.
Il est tolérant et accueillant des autres aussi bien juifs que chrétiens mais
aussi africains. Il se sent pluriel, ce doit être ses racines andalouses ou
peut être celle berbères. Il n'est ni arabe, ni kilimini bobo qui parle
français. C'est un homme, c'est une femme dont la peau va du noir sahraoui au
blanc Rifain. Sa chevelure est blonde ou crépue, ses yeux vert azur ou marron
foncé. Son charme est déstabilisant car on ne saurai nommée son origine. Est-il
d'Amérique latine ? Ou du Moyen Orient ? Un brésilien peut être ? Ou
alors un portugais ? Il a des cousins un peut partout autour de la Méditerranée.
Il mange comme un roi mélangeant des dizaines d'épices et de cuissons
différentes. Il reste néanmoins confus. Souvent il se rappel qu’il fait partie
dune communauté large mais il se sent géographiquement étouffé. Parfois il rêve
de faire un voyage à travers le Maghreb, de prendre son sac à dos et de faire
un trek dans le sud, de traverser le désert de la Mauritanie à l’Algérie en
passant par le Mali. Il rêve de partage. Son âme est conquête, son esprit est
large et lui se sent contraint dans cette espace limité par des traits fictifs
sur une cartes dessinées par je ne sais qui, pour je sais quoi. Lui, se sent maghrébin,
ses frères algériens lui manque. Il aimerai bien nager sur les plages
tunisiennes et toucher du doigts les pyramides égyptiennes. Il ne comprend pas
trop ce trouble qu'il crée lorsqu'il demande à faire sa prière chez son voisin
français alors qu’ils se connaissent depuis si longtemps. Il a envie de repartir
sur la route des Almoravides, de revoir les châteaux conquis et les mosquées reconverties
en église, de comprendre son passé pour ne plus avoir à balbutier des réponses toute
faite à sa jeunesse. Pour finalement revenir et construire son futur à l’ombre
de son palmier.